jeudi 9 décembre 2021

Bibliographie de Rida Lamrini


_____________________________________________________________
Début été 1999. 
Un an après  « Le Maroc de nos enfants ». 
Un feuilleton débute dans un  quotidien. À l’instar des grands quotidiens français du début du 20ème siècle. Captivant. Décapant. Une première au Maroc. On était loin de s’en douter, c’était le premier tome de La saga des Puissants de Casablanca, et le début d’une longue carrière littéraire pour Rida Lamrini qui, depuis, s’est essayé à tous les genres : romans, essais, récits, mémoires…
Attention ! Une fois entre les mains, les ouvrages de Rida Lamrini ne vous lâchent plus ! Rassurez-vous, ils font beaucoup de bien.

Ci-après, un rapide survol de son œuvre. 

_____________________________________________________________

Le Maroc de nos enfants

« Un ouvrage audacieux qui dénonce toutes les formes d’abus qui menacent le progrès et le développement du Maroc. C’est un essai précis, généraliste (social, économique, politique…), audacieux et pertinent qui mêle les statistiques au récit et aux contes ». 

Le Reporter (21 avril 1998)

« Rida Lamrini, se révèle un analyste, qui constate, analyse, ennemi de l’attentisme, du déterminisme, de l’éducation par obéissance veule et la contrainte asservissante. Il faut lire ce livre, le relire, y réfléchir même si l’on n’est pas d’accord avec tout ce qui est exprimé, pour relever sa manche, en ces jours d’alternance et rejoindre les chantiers en attente… Cette "diatribe", cette "chevauchée" contre des faits où, il faut le reconnaître, bien des choses ont été oubliées, est la preuve de l’amour de l’auteur pour son pays et son peuple et la métaphore même de ses préoccupations quant à l’avenir ».

Al Bayane (2 avril 1998)

« Enfants d’aujourd’hui, adultes de demain, avons-nous répondu à vos attentes ? Seriez-vous fiers de votre héritage dans le monde des nations civilisées ?… ». Ce sont là quelques-unes des questions qui ont poussé Rida Lamrini à écrire "Le Maroc de nos enfants". À travers de multiples situations, l’auteur développe deux axes principaux : l’éducation des enfants et les usages du monde politique. Avec tendresse et humour, l’auteur soulève dans le "Maroc de nos enfants" des enjeux majeurs de société.

L’Économiste (16 avril 1998)

 Les Puissants de Casablanca

« Les Puissants de Casablanca » débute à Derb Talian. Ba Lahcen, marchand ambulant de son état, est pris dans une rafle pour non port de pièces d’identité. Cela lui vaut un séjour de trois jours en prison. Sa fille Aïcha, assiste au meurtre de son amie par un fils de puissant. Elle s’enfuit, effrayée par une justice qu’elle sait faite pour les puissants. Jour après jour, l’auteur, Rida Lamrini, nouveau venu sur la scène littéraire après son essai « Le Maroc de nos enfants », nous a tenu en haleine.

Avec un style léger, épuré, il nous entraîne dans les péripéties de la société schizophrénique casablancaise. Ses personnages ressemblent à notre voisin de palier ou au gardien du coin. Amine l’entrepreneur, revenu du Canada avec sa famille, des projets plein la tête et des rêves au creux de la main, est happé par la terrible campagne d’assainissement. Youssef, le journaliste, poursuit l’idéal d’une société de justice. Yamani, magnat de la finance, règne sur un empire, au-dessus des lois et des règles. Il est la loi.

Haletant, le roman nous laisse en pan, avec un meurtrier impuni, un Amine, écœuré, sur le point d’embarquer pour Montréal et un Youssef qui tente de le retenir.

Les Puissants a été porté à l'écran. Voir le film.

Les Rapaces de Casablanca

Un an plus tard, entraîné selon ses propres aveux par ses personnages et les événements, Rida Lamrini récidive en 2000 avec « Les Rapaces de Casablanca ».

 Il nous fait revivre l’atmosphère de l’année 1997, une année de grandes espérances, mais également, selon ses termes, de grandes désillusions. Talabi, l’arrogant député et président de commune, prend le devant de la scène avec ses magouilles politiciennes et électorales. Le système est mis à nu, la voracité de notre personnel politique dévoilée. Au milieu des intrigues, émerge sa fille, la douce Yasmina, totalement dévouée aux enfants de la rue. Son histoire d’amour avec Youssef, farouche adversaire de son père, campe un drame cornélien et donne une charge émotionnelle et une dimension humaine à une trame romanesque toujours captivante qui nous mène jusqu’à l’avènement de l’alternance, moment politique qui a cristallisé tous les espoirs d’une société assoiffée de justice, avide d’un mieux-vivre.

 Le Temps des Impunis

2004. « Le temps des impunis », troisième de la Saga, s’inscrit dans la même veine. De son exil italien, Aïcha apprend la nomination d’un gouvernement d’alternance conduit par un opposant qui incarnerait le changement. Elle reprend espoir de voir justice rendue à la mémoire de son amie Lamia. Les enquêtes sur une série de meurtres menées par Bachir, l’intègre inspecteur de police, et Oussama, le sémillant enfant de la rue, s’entrelacent pour se rencontrer dans les méandres de réseaux occultes.

Abdeslam, opposant farouche, quitte rapidement son statut de militant de la première heure et se glisse dans son nouvel habit de ministre insipide et docile de l’alternance, au grand dam d’une société devenue subitement orpheline de porteurs de projets et d’inspirateurs d’espérance.

Youssef, fidèle à ses engagements jusqu'à la limite du tragique, incarne le combat de générations avides de dignité, assoiffées de vérité, incrédules devant une justice curieusement muette face aux privilégiés du pouvoir qui continuent d’évoluer impunément au-dessus des lois.

Avec un talent de conteur, Rida Lamrini nous fait revivre avec son style captivant les événements majeurs de notre pays, depuis 1998 jusqu’à un certain vendredi du printemps 2003. De façon crue, sans détours.

Analyse profonde et sans concession de notre société entre la fin d’un règne et le début du suivant, la Saga des Puissants de Casablanca, une première dans le genre, est une œuvre fruit d’un travail de longue haleine. Témoin de son temps, tel un peintre impressionniste, traquant avec patience les détails des comportements, à l’affût des traits de caractères secrets, Rida Lamrini, à travers une fiction romanesque palpitante, procède par petites touches et explore une société traversée par ses espérances, déchirée par ses antagonismes. La Saga aura-t-elle une suite ? L’auteur répond : «  Ce n’est pas moi qui décide. Ce sont les événements qui décident pour moi. »

 Y a-t-il un avenir au Maroc, me demanda Yasmina

Les événements décident pour lui lorsqu’une jeune fille lui pose la question : « Monsieur, Y a-t-il un avenir au Maroc ». Question anodine, qui hante les Marocains.

Tentant d’y répondre, cet ouvrage, publié en même temps qu’est rendu public le rapport sur cinquante années de développement humain, explore pourquoi le système de gouvernance politique n’a pas permis d’apporter de solutions aux problèmes d’ordre économique, social et politique du Maroc. Clé de toute solution, le système de gouvernance détermine la nature, la cadence et l’audace des mesures exigées par le Maroc souhaitable.

Quel rôle doit jouer le gouvernement ? Selon quel mode de scrutin élire les représentants de la nation ? Qu’attendre des partis politiques ? Comment assurer l’accès au pouvoir d’une majorité forte, démocratiquement choisie ? L’examen de ces questions existentielles, déclinées de l’interpellation de Yasmina, aboutit à des propositions concrètes de nature à alimenter le débat auquel les Marocains sont invités.

Rida Lamrini livre sa réflexion, sous une forme où le substantiel s’entremêle à l’imaginaire. Les personnages sont tout sauf fictifs. C’est vous, c’est elle, ce sont les Marocains, face à leur destin, appelés à se mobiliser au service d’un projet national partagé.

L’Université marocaine, autrement

A World Class University

L’on sait depuis longtemps que le temps et l’argent sont parmi les ingrédients essentiels pour créer “A World Class University”. Souscrivant à cette exigence, le Maroc a consacré dès l’indépendance des sommes colossales pour ne recueillir comme résultat que ce paradoxe d’entreprises à la recherche de compétences introuvables et de rues gorgées de diplômés en désespoir d’un emploi hypothétique !
Avec le temps, la problématique a gagné en complexité, le temps et l’argent n’étant plus les seuls facteurs nécessaires pour l’université idéale. Nombre de marocains ont désespéré de voir se réaliser ce haut lieu de transmission du savoir et d’acquisition des compétences. Pourtant… une réforme du système d’éducation et de formation est en cours. Pour l’essentiel, les ingrédients sont réunis. Du moins sur le papier. Avec de l’imagination et une vision, saurons-nous donner un contenu concret à cette réforme et verrons-nous bientôt émerger la “World Class University” tant rêvée ? 
Fidèle à sa démarche, critique du présent et porté vers l’avenir, Rida Lamrini revient à l’essai, le genre qui l’a fait connaître. Préoccupé par la réforme en cours du système d’éducation et de formation, il livre sa réflexion sur les espérances suscitées par l’université, un sujet qui peine à figurer dans les priorités de l’agenda politique.

Les Chevaliers de l'Infortune

Comment, d’épiphénomène au début des années 90, la microfinance marocaine est-elle devenue une  activité socio-économique consacrée ? 
Qu’est-ce qui a valu au Maroc d’être primé par les Nations Unies en 2005 ?
Quels sont ces femmes et ces hommes, pionniers de la première heure, doux rêveurs de la lutte contre la pauvreté qui finirent par réaliser l’impensable : les pauvres sont en mesure d’emprunter ! En retour, ils honorent leurs engagements et remboursent leurs dus ! Leurs réalisations, ont-elles suivi un long fleuve tranquille, ont-elles vu le jour dans la douleur ?
À travers les portraits de femmes et d’hommes, souvent méconnus, Les chevaliers de l’infortune, la genèse relate la première décennie du microcrédit, nous fait vivre les émotions de celles et de ceux qui en furent les précurseurs, jette des lumières inhabituelles sur des péripéties ignorées.

Le monde n’est pas facile à croquer dans une chronique

Rida Lamrini tint durant deux ans pour le quotidien Aujourd’hui le Maroc une chronique chaque mercredi sur ses colonnes. Pour éviter le piège du chroniqueur docte, détenteur de la science infuse, l’auteur créa des personnages fictifs, acteurs d’histoires imaginaires qui se chargent de véhiculer les réflexions, formuler les interrogations, porter les inquiétudes.

Plusieurs fois, l’auteur a connu la panne sèche, est resté figé devant l’écran noir. Mais le rendez-vous avec les lecteurs ne peut pas attendre. Ainsi fut née Le monde n’est pas toujours facile à croquerDes fois, il fallait trouver le temps de coucher la chronique résultat d’une subite inspiration : Les clés du bonheur, d’un coup de cœur : L’héritage des géants, d’un moment rare : La ville où l'on écoute le silence, ou d’une forte émotion : Et puis vint ton tour de partir.

Bien des fois, la chronique est inspirée d’un vécu : Les lutins du bonheur ou Non, tu n'es pas seule, par un personnage particulier : Mon coiffeur, ou suite à une rencontre : Mon chauffeur de taxiLes bizarreries de la vie ont dicté des textes tels Exister… mais sur papiers, ou encore Tribulations d’un cycliste en ville. Des fois, c’est un trop plein d’émotion qui déclenche le flot des mots : Quand il ne reste qu’un seul mot, Zahira, Khaoula.

L’état du monde et les inquiétudes qu’il suscite ont été à l’origine de Un monde à comprendre, ou Le temps des incertitudes, ou Illisibles incertitudes. Des moments de doute ont surgi Un jour…, ou M’as-tu vraiment aimée un jour ?

Et c’est ainsi que, suivant le cours de la vie et des événements, au gré des situations vécues et des personnes rencontrées, en fonction de l’air du temps et de l’humeur ambiante, les chroniques se sont insensiblement enfilées les unes après les autres, pour former Le chapelet de jours

Durant deux années qu’avait duré cet exercice, l’auteur a tenté d’appréhender un monde qui ne se laisse facilement croquer… en une chronique.

Tant que je peux te dire je t’aime

À l’autre bout du monde, un homme en souffrance se motive pour sauver son foyer à son retour au Maroc. À son grand désarroi, la vie a libéré d'insaisissables fantômes, déterré de mystérieux cadavres, révélé de sinistres spectres dont il ignorait l’existence.

Hippie invétéré, écrasé par son destin, il part en quête d’amour de bras en bras, de ville en ville, allant de Casablanca à Kuala Lumpur, Moscou, Paris, Nairobi, Venise, Marrakech, Ouarzazate.

Pour apaiser son âme, il confie à des mots sa peine, ses amours éphémères, son errance sans fin. Les phrases s’alignent, les chapitres s’enchaînent, les personnages prennent vie. Un roman de la vie naît de son vécu avec une crudité saisissante.

Quel est cet amour à la recherche duquel il est parti aux quatre coins de la terre ? Fallait-il qu’il passe dans la quatrième dimension d'un monde surréel de rêves, de visions et de fantasmagories, pour qu'il rencontre cet être auquel il peut enfin dire je t’aime, écrire avec lui à quatre mains le dernier chapitre de leur vie, transcender l’infinitude du temps par l’amour ?