dimanche 3 septembre 2017

Hamdi, lumière des cœurs


Ta venue au monde avait éclairé le foyer parental d’une lumière qui ne s’était plus éteinte. 
Tu avais égayé le cocon familial, rayonné sur ton entourage, illuminé les cœurs. 
Toute ta vie, tu avais répandu le bonheur autour de toi, n’avais de cesse de voir le rire et la joie sur le visage des autres.
Tu aimais, et on t’aimait. Tu aimais ton épouse, ta compagne de vie, l’âme de ton foyer.  Elle t’a donné de beaux enfants que tu vénérais par-dessus tout, au-delà de ce qui est attendu d’un père. Tu aimais tes frères, comme si tu étais leur père. Tu aimais tes parents, ils étaient le souffle de ta vie.
Tu vivais pour les tiens, et pour ceux qui avaient eu la chance de croiser ton chemin.
Par ta gentillesse, ton humilité, ton amabilité, tu gagnais les cœurs.
Tu aimais la bonne histoire, celle qui déride, qui touche l’âme, qui enchante l’esprit. Tu aimais le bon mot, le mot fin, le mot intelligent, le mot esthétique.
Pour toi, rien n’était impossible. Avec ton incroyable énergie et ton inusable persévérance, dans ta terre natale et bien au-delà, tu avais remué des montagnes, bâti des monuments, créé des œuvres, érigé des villes.
Pour ton imagination fertile, pour ton goût audacieux, pour tes réalisations prodigieuses, les puissants de ce monde avaient recherché ta compagnie, couru après ta présence.  
Tu servais de modèle, de guide à ceux qui te côtoyaient, œuvraient avec toi, cheminaient avec toi.
Indéboulonnable comme un bulldozer, résolu tel un combattant, rien ne te déviait des objectifs que tu t’étais fixés, rendant du coup inappropriés l’entêtement et l’obstination que l’on te prêtait, laissant place à l’admiration et l’appréciation aussi bien chez tes proches que chez tes détracteurs. Quand bien d’autres avaient fini par s’épuiser à la tâche, tu continuais à abattre un incommensurable travail, comme mû par d’intenses charges électriques, à l’inépuisable potentiel.
Cela ne te valait pas forcément des amitiés ou des sympathies. La réussite et une forte personnalité ne garantissent pas d’être accepté par tous. Tes succès, fruits de tes convictions, mais également de tes antagonismes, contrastaient souvent chez d’autres avec l’irrésolution ou l’incapacité à entreprendre avec la même audace.
Fougueux, tu t’enflammais vite. Conciliant, tes éruptions s’éteignaient aussitôt. Fier, tu ne voulais devoir rien à personne, n’attendais rien de personne. Cela te valait moult inimités, mais tu n’en avais cure. Tu étais « WYSIWYG », sur ton visage on pouvait lire tes sentiments, de façon transparente.
Avec ton bouillonnante énergie, ton enthousiaste opiniâtreté, tu étais plein de vie. Tu étais la vie. Tu étais tellement vivant, que l’on ne pouvait t’imaginer autrement.
Pourtant, lors de ce fatidique 30 août 2017, il avait fallu se résoudre à l’impensable, à l’inimaginable, à l’inconcevable, à l’invraisemblable. Il avait fallu admettre que tu ne serais plus là pour répandre le bonheur. Tu ne serais plus là pour continuer ton œuvre de bâtisseur sans frontières. Tu ne serais plus là pour tes enfants, pour les tiens, pour ceux qui t’ont aimé.
Ce jour-là, dans une rue de Rome, par un matin calme, alors qu’enfin tu avais mis temporairement ta vie trépidante en pause, pour passer un moment avec tes deux enfants que tu adorais par-dessus tout, la Providence a décidé de t’enlever aux tiens et t’emmener vers Elle. Qu’elle ait ton âme en sa sainte miséricorde.
Deux semaines auparavant, au bord du sublime océan Atlantique, j’avais passé un week-end de rêve avec toi.  Je ne pouvais imaginer que c’étaient des adieux. Les chemins du Seigneur sont impénétrables.
Mais pourquoi utiliser le passé pour parler de toi Hamdi. Tu n’es pas parti. Tu ne peux pas partir. Tu es de la trempe de ceux qui marquent leurs contemporains, impactent leur temps, inscrivent leur nom en lettres indélébiles dans le panthéon de l’Histoire.
Tu es toujours vivant. Ta lumière continue à illuminer ceux qui t’ont aimé, à réchauffer les âmes qu’elle a pénétrées.
Tu continues à vivre dans nos cœurs. Tu resteras une lumière pour nos âmes.

Rida Lamrini - 03 septembre 2017