mercredi 25 avril 2012

À la recherche d’un nouveau siècle des lumières…



L’oncle d’Amérique a débarqué à l’improviste, enflammant l’atmosphère à la maison. Mon fils et ses amis Omar, Hamza et Yacine sont agglutinés autour de lui. Profitant de la bonhomie de mon beau-frère, ils l’ont assailli de questions, avides de tout savoir sur le pays de l’oncle Sam. J’observe la scène à distance.
– Dis Tonton Hassan, dit mon fils tout excité, Hamza veut aller aux États-Unis ! Qu’est-ce t’en penses ?
– Eh bien, il est le bienvenu, rétorque mon beau-frère. On y fait de bonnes études.
– C’est pas pour des études. C’est pour de bon. Il dit que là-bas il y a la démocratie.
Les enfants éclatent de rire. Mon beau-frère et moi échangeons des regards amusés.
– Tu sais, dis-je à Hassan, depuis que leur prof leur a demandé de commenter la déclaration d’indépendance des États-Unis écrite par Thomas Jefferson en 1776, non seulement ils veulent que ce texte soit enseigné partout, mais nous leurs parents, ils nous trouvent timorés face aux gouvernants.
– Normal. Nous ne réalisons pas à quel point le monde des jeunes d’aujourd’hui est différent du nôtre.
– C’est vrai. Depuis que j’ai entendu les propos des enfants sur la démocratie, je me demande ce que ce mot signifie au juste. Est-ce que je lui donne le même sens que mon fils ? Lui et ses amis ont-ils la même acception ? Pas sûr qu’il indique la même chose pour tout le monde. N’est-ce pas Hamza ?
– Dans une démocratie les gens sont libres, ils disent ce qu’ils veulent, pensent ce qu’ils veulent, font ce qui ils veulent, répond-il, l’air déterminé.
– Pour moi, réagit Yacine, c’est quand on peut choisir les gouvernants, et qu’on peut les changer.
– Écoutez, dit mon beau-frère, quand on se pose des questions, il n’y a qu’une chose à faire. Le dictionnaire. Rien de mieux que de revenir aux bases. C’est efficace pour accorder tout le monde.
Mon beau-frère se redresse et tire sa tablette de son étui. Les enfants suivent ses gestes, les yeux rivés sur le joujou électronique. Après quelques balayages de l’écran avec ses doigts, il affiche le Larousse. Lentement, il introduit le mot « démocratie » et se met à lire la réponse.
– Trois définitions : 1) Système politique dans lequel la souveraineté émane du peuple, 2) État ayant ce type de gouvernement, 3) Système de rapports à l'intérieur d'une institution où il est tenu compte, aux divers niveaux hiérarchiques, des avis de ceux qui ont à exécuter les tâches commandées. C’est clair.
Nous restons pensifs. Comme si chacun de nous essayait de remettre ses pendules de la démocratie à l’heure. Mon beau-frère brise le silence le premier.
–  On peut dire qu’en Amérique la souveraineté émane du peuple. Il élit le président et le Congrès. Pourtant, quelque chose me turlupine. Ne peut se présenter au suffrage des citoyens qui veut. Il faut un budget colossal. Quelle liberté a alors le peuple pour choisir à qui confier le pouvoir ? Mais, passons. Vaut mieux avoir à choisir entre une poignée de candidats que pas de choix du tout.
– Aux États-Unis ou ailleurs, fais-je remarquer, les peuples ne peuvent contrôler leurs gouvernants durant leurs mandats. Exemple, ils étaient contre la guerre d’Irak. Ils sont contre l’intervention en Afghanistan. Ils n’ont rien pu y faire. Et ça, ce n’est que la partie visible de l’iceberg. Un tas de décisions sont prises au quotidien par les gouvernants, sans que les peuples puissent se prononcer ou s’y opposer.
– Dans ce cas, les parlements ne sont que des chambres d’enregistrement, dit Omar. N’est-ce pas ?
– Moi ce que je trouve étrange dans ces démocraties qu’on dit avancées, dit Yacine, ce sont leurs meetings électoraux. Les gens sont  littéralement hystériques. Ils boivent les paroles du candidat, prêts à lui confier leurs destinées. Comme s’il était le messie qui résoudra leurs problèmes. C’est de l’idolâtrie !
– Alors on fait quoi, on revient à l’Agora des grecs ? suggère mon fils avec excitation.
– Tu ne penses pas si bien dire ! s’exclame mon beau-frère. On oublie que nous sommes à l’ère du Web et de Facebook ! Vous, génération Y, vous avez grandi dans un monde différent. Vous êtes autonomes, connectés, déterminés. Vous savez ce que vous voulez. Pour ces raisons et bien d’autres, votre monde a besoin de son siècle des lumières. Vous avez besoin de vos Ibn Khaldoun, John Locke, Al-Farabi, Voltaire, Ibn Rouchd, Thomas Jefferson, Diderot, Al-Kindi, Emmanuel Kant, Adam Smith, Montesquieu, Jean-Jacques Rousseau… Nos systèmes et nos organisations politiques sont obsolètes pour vous. Il va vous falloir tout réinventer, démocratie, séparation des pouvoirs, vote, représentation populaire, partis politiques… En attendant, pardonnez-nous… Nous n’avons rien prévu pour vous…









Rida Lamrini 25 avril 2012

jeudi 19 avril 2012

Des mondes parallèles


« Tous les hommes naissent égaux, leur créateur les a dotés de certains droits inaliénables, parmi lesquels figurent la vie, la liberté et la recherche du bonheur. Les gouvernements sont établis parmi les hommes pour garantir ces droits et leur juste pouvoir émane du consentement des gouvernés. Si un gouvernement, quelle qu’en soit la forme, vient à méconnaître ces fins, le peuple a le droit de le modifier ou de l’abolir et d’instituer un nouveau gouvernement ».
La voix est bizarrement solennelle. Je reconnais celle de mon fils. Juste au moment où je passe devant sa chambre. Je m’arrête net. Qui est donc l’auteur de cette phrase ? J’essaie de rassembler mes souvenirs. Je m’avance vers la porte entrouverte. J’aperçois mon gamin en compagnie de trois de ses amis. Ils sont en plein bachotage. Le bac est pour bientôt. Ils ne font pas attention à moi, tout à leur discussion.
– Grand bonhomme, ce Thomas Jefferson, dit Omar. Le père de la déclaration d'indépendance des États-Unis ! En 1776 !
– C’est peut-être un grand mec ce type, soupire mon fils, mais notre prof nous fait plancher sur ce qu’il a écrit il y a deux siècles et demi, et ce qui se passe chez nous aujourd’hui ! Un peu loufoque !
 – Justement ! Des siècles séparent nos deux pays, lance Hamza. Ça fait réfléchir ! On n’enseigne pas ça dans nos écoles. Mes parents m’ont toujours dit de la fermer ! Jamais parler de politique !
Je me pince les lèvres en voyant mon fils éclater de rire.
– T’es pas seul mec ! dit-il. Heureusement, l’époque de papa, c’est fini. C’est le vingt et unième siècle. Terminé les deux poids deux mesures. Égalité pour tous !
– Ouais, reprend Omar, en attendant, les puissants profitent de ce que nous leur avons refilé comme pouvoir, à en croire Jefferson. Et nous les jeunes, on voit rien venir. État de droit, liberté, bonheur ! Tu parles ! Les gens souffrent en silence.
– Hey, dites les gars, dit Yacine. C’est pas un peu de notre faute tout ça ? Je veux dire celle de nos parents. Ils ont une attitude si lisse à l’égard des gouvernants.
Je suis scotché à la porte de la chambre. Mal à l’aise. Est-ce ma gêne d’être en train d’espionner mon fils et ses amis, ou la honte que je sens monter en moi en réalisant comment nos enfants nous perçoivent.
– Écoutez les amis, poursuit Yacine. Si on continue à discuter comme ça, on finira jamais cette foutue dissertation. Alors pour avancer, je vous ai dégotté cette réflexion d’Alfred de Vigny du 19ème siècle. Écoutez çà : « Le moins mauvais gouvernement est celui qui se montre le moins, que l'on sent le moins et que l'on paie le moins cher ». Pas mal, hein ?
– Génial Yacine, s’exclame mon fils. Tu sais ce que veut dire ce poète en réalité ? Un, l’État n’a pas d’argent. Il gère les sous que nous lui donnons. Deux, le fonctionnaire, qu’il soit chaouch ou Premier ministre, est payé par nous. Trois, le fonctionnaire est à notre service, pas l’inverse.
– Dites les gars, rétorque Hamza, vous allez loin un peu loin je trouve. Vous rêvez ou quoi ? Comptez pas sur nos parents pour réclamer leurs droits à la vie, la liberté et le bonheur. Ils ne dénonceront pas les gouvernants qui ne les garantissent pas. De toute façon, ces mecs n’émanent pas de nous. Alors, nous servir, mon œil. Donc, nous ne serons pas égaux de sitôt devant la loi, comme le veut la constitution. Elle ne sera pas appliquée de la même manière, pour le démuni ou le puissant. L’intérêt général, tu repasseras. La corruption, c’est la règle. Moi, si vous voulez savoir, je me tirerai de ce bled.
–  Alors, t’as pas plus de mérite que nos parents, dit Omar. Et t’iras où ?
– Chez l’oncle Jefferson, tiens !
– Tu penses que là-bas les citoyens sont tous égaux ? Tiens, une question. Est-ce que n’importe qui peut devenir président là-bas ? Et la justice. Les riches et les pauvres sont tous égaux devant la justice ?
– Mais alors, la démocratie n’existe nulle part dans ce monde ? s’interroge mon fils en levant les mains au ciel. Hé les gars, on ferait mieux de laisser tranquille le père Jefferson. Depuis tout à l’heure qu’on cause, on n’est toujours pas foutu de savoir ce qu’on va raconter à notre illuminée de prof ?
Je me retire sur la pointe des pieds. Perplexe. Je ne suis plus sûr que nous et nos enfants vivons dans le même monde.
Et nos politiques, dans quel univers vivent-ils ?

Rida Lamrini - 18 avril 2012

mercredi 11 avril 2012

Du cœur, de la rigueur et du bon sens



– T’as pas honte de mendier ? À ton âge ? Jeune et tu tends la main ? Va te trouver du travail !
Ba Jalloul a presque hurlé en s’adressant au jeune homme appuyé contre le lampadaire. Celui-ci balbutie des mots incompréhensibles. Ba Jalloul n’en démord pas :
– T’es en bonne santé ! T’as rien à faire avec les mendiants ! Tu trouveras du boulot si tu cherches !
Ba Jalloul se détourne du jeune homme et poursuit son chemin avec deux baguettes de pain sous le bras. Il ne m’a pas aperçu. Je lui emboîte le pas, me retenant difficilement de rire. Arrivé à son café habituel, il se rend compte de ma présence au moment où il va s’attabler auprès de nos amis qui sont déjà là.
– Ah, c’est toi ? me dit-il.
Je pouffe de rire.
– Tu n’as pas été tendre avec ce jeune homme, lui dis-je. Il faut voir comme il a tancé un apprenti mendiant, poursuis-je en direction de nos compagnons.
– C’est un petit malin, rétorque Ba Jalloul. Il a flairé un moyen de se faire de l’argent facile. Se mêler aux mendiants devant la pâtisserie, prendre un air penaud et tendre la main à ces bonnes poires qui se donnent bonne conscience en laissant des piécettes aux pauvres bougres !
En dépit du caractère burlesque de la scène, je suis mal à l’aise. La vue du jeune qui mendie m’a déstabilisé. Cas isolé ou phénomène de plus grande ampleur ? Je m’en ouvre à Ba Jalloul :
– Ce jeune n’a pas choisi la facilité pour se faire de l’argent, laissé-je tomber. C’est bien plus grave.
– Arrête, dit Salim. Les jeunes d’aujourd’hui ne veulent pas travailler. Soit un job sûr, soit rien.
– Admettons. Alors, combien il y a de jobs pour les jeunes. La moitié de la population a moins de 25 ans. On crée à peine cent mille postes par an. Autrement dit, peanuts ! C’est comme ça qu’on va régler le problème des jeunes ?
– Il faut admettre la réalité cher ami ! Le pays n’est pas riche ! En plus, c’est la crise !
– Erreur Salim, rétorque Ba Jalloul. Faut pas confondre. Le pays est riche. Ce sont les gens qui sont pauvres. Tu sais pourquoi ? Parce que la richesse est entre quelques mains ! Alors, de deux choses l’une. Ou ils continuent à tout s’accaparer et ça finira par leur sauter à la figure. Ou ils décident de partager, et alors il y a un espoir pour tous ces jeunes.
Karim, qui n’a pas pipé mot depuis le début, décide d’intervenir.
– Si les riches vous écoutaient, ils finiraient par penser que vous voulez les déposséder pour aider les jeunes. Alors qu’il suffit de peu pour faire de grandes choses. Je connais une fondation qui aide les jeunes ruraux à créer leurs projets d’entreprises. Chaque projet emploie en moyenne quatre jeunes. Vous savez combien ça coûte à cette fondation de créer un emploi ? Devinez ! 5.000 DH ! Trois fois rien ! Son fondateur ne cesse de mendier pour qu’on l’aide à sortir les jeunes de la rue. Tu parles ! Ils préfèrent financer les festivals, les événements de prestige, les publicités tapageuses…
– Moi aussi je connais quelqu’un qui se défonce pour les jeunes, renchérit Ba Jalloul. Avec ses moyens propres. Il a tapé aux portes du gouvernement. Il n’a pas obtenu un centime. Nos responsables préfèrent déverser des montants ahurissants dans des projets qui n’apportent rien à personne.
– Ce n’est pas leur argent, soupire Salim. C’est le nôtre.
– Pire, poursuit Ba Jalloul. Je connais un haut responsable d’une région rurale. Il a mis au point une stratégie sociale qui allait bouleverser l’essor de la région. Quelques années après, son successeur ne fit que démolir ce qu’a fait le prédécesseur ! Sans apporter d’alternatives. Il est payé grassement sur nos deniers pour s’occuper des gens, et personne ne lui demande des comptes, ni sur ce qu’il a démoli, ni sur ce qu’il a fait ! Comment qualifier ça ? Ce genre de type est une erreur de la nature !
– Si je comprends bien, dis-je en m’adressant à Ba Jalloul, pour changer les choses, il faudrait que ceux qui possèdent partagent avec les démunis, que les ressources publiques soient allouées de façon rationnelle, et que l’on fasse attention dans le choix des responsables de la chose publique…
– Tout juste ! Du cœur, de la rigueur et du bon sens !

Rida Lamrini - 11 avril 2012

mercredi 4 avril 2012

Les lutins du bonheur



Nul besoin d’être préparé pour vivre le bonheur lorsqu’il se présente. Lorsque la vie sourit, il suffit de tendre la main et de croquer à pleines dents ce qu’elle offre, souvent de façon inattendue.
Mais lorsque vient le temps des épreuves et que le ciel s’assombrit, nul manuel pour nous apprendre de quelle manière traverser la tempête. Lorsque l’on perd le goût de vivre et que les petites choses qui épicent d’habitude notre quotidien perdent leur saveur, nul guide pour nous conduire dans les obscurs méandres du destin. Lorsque la poitrine se serre et que la respiration devient difficile, nul recette pour nous soulager du fardeau qui nous oppresse.
On avait demandé au sage par quel moyen il parvenait à rester impassible devant les tourmentes qui le frappaient de temps à autre. Il répondit : les malheurs de la vie sont des flèches. La première qui m’avait atteint m’avait fait mal dans ma chair. À peine j’eus le temps de panser ma plaie qu’une seconde flèche me frappa. J’eus tout aussi mal. Elle fut suivie par une autre, et une autre, et une autre… Jusqu’au moment où mon corps tout entier fut couvert de flèches. Aucune partie ne fut épargnée. Je n’avais plus de chair à offrir aux malheurs de la vie. Aveugles, ceux-ci ne cessaient de décocher leurs flèches. Je réalisai alors que celles-ci ne se plantaient plus que sur les flèches déjà incrustées dans mon corps meurtri et qui, ô miracle, le préservaient des nouvelles attaques du sort. Depuis, ajouta le sage, si je vous parais impavide et serein devant l’acharnement du destin, c’est parce je ne ressens plus de peine. Les flèches que j’ai reçues durant ma vie servent dorénavant de carapace protectrice à mon corps.
Faut-il suivre l’exemple du sage et attendre toute une vie pour découvrir enfin le secret, sinon du bonheur, du moins de la sérénité devant le malheur ? Comment, dans notre quête incessante du bien être, développer une habilité à surnager lors des crues dévastatrices de ce qui, il y a tout juste la veille, nous semblait le long cours tranquille de la vie ?
Je n’ai pas de réponse. Je doute que quelqu’un puisse en donner une. Et quand bien même une telle réponse existerait, nul certitude qu’elle puisse être applicable par tout un chacun. Mais je suis sûr d’une chose. Il y a dans le malheur des éclats de bonheur. Dans l’obscurité des moments difficiles, brillent des flambeaux portés par des êtres que le destin guide inexplicablement à notre rencontre.
Et, lorsqu’à l’occasion du départ définitif d’un être cher, l’univers vous semble obscurci, il suffit qu’avec des mots simples, votre amie Jasmine vous dise : « Je voulais juste avoir de tes nouvelles… comment vas-tu ? », et déjà vous vous sentez moins seul. Et lorsque Chakour, Souheil, Abdelaziz, Linda, Hamdi, Saad, Brahim, Luc, Amina, Salomé, Hammou, Youssef, Abdou, Hiba, Lahbib, Hanane, Ahmed, Christian, Jean, Hicham, Mohammed, Camille, Chloé, Nathalie, vos amis, vos proches et ceux qui vous entourent vous disent ou vous écrivent des mots compatissants, et déjà votre peine vous semble plus légère. Et lorsque vous pensez que rien n’apaisera votre douleur, alors survient Gilles, un être que vous avez rencontré une seule fois, pour adoucir votre chagrin avec ces lignes « Je sais la peine qui t’abat. Je l'ai vécue il y a peu. C'est nous-mêmes qui mourons en partie. Le vide ne se refermera jamais, même si le quotidien nous fait oublier un peu. Mais certaines nuits, le sourire de ma mère me réveille en sursaut. Mais ce sourire est dans celui de mes enfants. Ses yeux sont dans leurs yeux. La vie est dans nos enfants ».
Et si le destin, dans son impénétrable écriture du cours de la vie, décide d’éclairer votre malheur d’une lumière sublime, il vous enverra Joël qui, le temps d’un magnifique poème, inspiré par votre épreuve, partage avec vous « un texte par lequel il exprime la plénitude de la pensée que procurent les longues marches dans le désert, à l’instar de Théodore Monod », en espérant que vous y trouverez des symboles qui vous saurez appréhender grâce à votre sagacité d’humaniste. Il ne sait pas pourquoi, en apprenant votre peine, il a subitement décidé de terminer son poème pour vous, laissé volontairement sans ponctuation, en se remettant à votre souffle pour le lire, sûr qu’il sera le bon.
Celles et ceux que le destin a accablés le savent bien. Ils savent que dans les moments sombres de l’existence, le destin envoie des lutins du bonheur qui, avec leurs torches flamboyantes et leurs mots sublimes, allègent miraculeusement nos peines et illuminent notre cheminement dans la vie.

Rida Lamrini - 04 avril 2012